Télécoms : Fiabiliser et économiser

Alors que le marché télécom des particuliers jouit d’une concurrence effrénée, qui tourne globalement à l’avantage du consommateur, le marché des professionnels reste lui bien souvent sous la coupe de l’opérateur historique ou de quelques alternatifs qui pratiquent les mêmes méthodes tarifaires.

Exemple vu récemment : 1 ligne analogique pour l’ADSL : 31.29 € + 1 ADSL Pro : 107.00 € + 1 formule fourre-tout pour deux canaux fixe sur RNIS à 142.95 € auquel il fallait ajouter les frais d’un prestataire pour installer et maintenir le PBX local (on parle de factures mensuelles hors taxes).

Quelle est la différence entre la ligne ADSL d’un particulier et celle d’un professionnel dite Pro ? Techniquement aucune. Ah si, une IP fixe chez Orange car ils ne la fournissent pas aux particuliers, et surtout ils imposent des abonnements Pro dont le tarif est au minimum le double pour les professionnels, aux motif d’une GTR. Une garantie souvent illusoire car en cas de panne elle jouera peut être mieux sur un incident local mais pas vraiment pour un incident généralisé ou la pression du grand public est généralement plus importante et forcera l’opérateur à réagir rapidement. Quant aux compensations…

Bref, le budget des télécoms est un budget récurent, un poste important dans une petite structure. Donc soyez malins et surtout fuyez les abonnements tout compris qui n’ont d’autre but que d’enfermer le client dans un package plus difficile à migrer.

Attention toutefois, il n’y a pas de règles toutes faites, en matière de télécoms chaque situation est un cas unique. Je cite des exemples mais il faudra s’adapter à chaque situation particulière (ville, campagne, contraintes, taille de l’entreprise, volumes échangés, sécurité, etc…).

Internet

Pour n’importe quel professionnel Internet est devenu stratégique. Alors que faire ? Croire un opérateur qui va vous dire qu’il est meilleur que l’autre ou organiser sa propre continuité de service ? Personnellement je ne leur fait pas confiance et je préfère m’organiser. La bonne stratégie consiste à mon sens à utiliser deux médias, l’un filaire (Adsl ou fibre, 30 €) et l’autre radio (4G). Sauf quand on n’a pas le choix (pas de 4G) on évitera deux medias filaires car il y a des chances qu’ils partagent des infrastructures communes, ce qui risque de les rendre tous deux inopérants vis-à-vis de de certaines pannes. Quant au secours en 4G il faudra bien sur opter pour l’opérateur qui dispose d’un bon réseau sur le site, Free propose de l’illimité, mais à condition de se trouver à proximité d’un de ses relais. Ce n’est pas très important car on parle de secours, et 20 ou 50 GO seront suffisants dans la majorité des contextes professionnels pour assurer cette fonction. Ce qui compte c’est la qualité de la 4G sur le site, et pour le savoir il n’y a pas d’autre solution que de tester avec 4 abonnements différents avant de choisir.

Une fois ce choix effectué il faudra adapter le matériel et opter pour un routeur Dual WAN. Certains proposent le support natif d’une SIM de secours en 4G alors que d’autres disposent de plusieurs ports WAN sur lesquels on connectera les divers modems (TP-Link, Cisco RV, Unifi, etc… auquel on ajoutera un modem 4G Ethernet, Netgear ou Zyxel par exemple). On peut également opter pour une solution de type MPTCP (OTB d’OVH en version commerciale) ou le but premier est l’agrégation mais qui gère également le secours.

Dans tous les cas l’objectif est double. Faire des économies sur les abonnements et assurer une continuité de service immédiate. Je parle d’immédiateté car la meilleure des GTR imposera toujours le passage par un call center pour signaler l’incident et un temps de réaction. Donc du temps de perdu qui peut rapidement couter très cher à un professionnel.

La téléphonie

Pendant longtemps France Télécom a déployé du RNIS chez les professionnels en louant des lignes et des PBX. L’arrivée d’une timide concurrence n’a pas changé grand-chose, l’objectif premier des opérateurs étant avant tout d’assurer leurs marges. On ne va pas le leur reprocher, c’est le principe de l’économie de marché, il faut juste être plus malin.

Si le téléphone fixe d’un pro a longtemps été stratégique, cela s’est un peu atténué à l’heure où tous les collaborateurs disposent d’un mobile.

La solution pour un professionnel, et surtout pour un petit professionnel, est de s’affranchir de cette artillerie lourde d’un autre âge et d’opter pour de la téléphonie IP ou l’infrastructure est hébergé par le fournisseur. On trouve sur le marché plusieurs offres, je prendrais ici l’exemple de l’offre d’OVH ou l’on peut facilement remplacer un PBX et sa ligne RNIS par une offre à 5 à 15 € / mois pour deux communications simultanées sur 6 postes DECT (Gigaset N510IP) et une importante valeur ajoutée en terme de services inclus. Pour une installation plus conséquente, il est également possible de déployer de postes d’entreprises et un standard. Un poste téléphonique IP n’est pas lié à un lieu, ainsi le télétravailleur pourra disposer d’un poste d’entreprise à son domicile en toute transparence.

La téléphonie sur IP fonctionne via le réseau Internet qui sera sécurisé grâce au Dual WAN. Quant à savoir si ces solutions sont mures, la réponse est oui, pour preuve, Orange a récemment décidé de ne plus installer de lignes classiques mais uniquement de la VOIP.

Vos idées et vos expériences sont bien sur les bienvenues !