Synology mon amour....

J'utilise des NAS Synology à titre professionnel depuis plus de 10 ans avec une plutôt bonne expérience. J'en ai par exemple de gros qui fonctionnent encore très bien mais par exemple un RS3411xs de 2011 mérite d'être changé préventivement...

Je commande donc un RS3621RPxs et 6 disques Western Digital Ultrastar HC530, un modèle que j'avais utilisé avec succès il y a deux mois dans un RS820RP+. Disque de classe entreprise. Et là c'est le flop, dans ce dernier NAS il apparaissent comme disques non vérifiés et impossible de les monter en SHR, alors que ce disque est compatible avec le RS820RP+ !

Me voici donc partit à la recherche d'informations, le constat est des plus simples et probablement surtout mercantile. Synology vend maintenant ses propres disques en apposant leur étiquette sur des disques Toshiba, et les disques concurrents encore présent dans les listes de compatibilité sont de plus en plus rares. Rien de bien neuf sous le soleil, HPE, Dell et d'autres ont les mêmes pratiques. Saut que Synology nous avait d'une part habitué à pouvoir utiliser n'importe quel disque, le credo des fabricants de NAS, et surtout que les disques estampillés Synology sont peu disponibles et coutent souvent jusqu'à 30/40 % plus cher. Scandaleux, et les groupes d'utilisateurs ne se privent pas pour le dire et orienter les clients vers d'autres solutions.

Bref, j'ai donc 6 disque de 16 TO sur les bras. On va voir qu'il existe des contournements, mais pour des questions légales et de responsabilité vis à vis de mon client, je ne peux pas me permettre d'utiliser ces disque en production sensible. Donc Synology à gagné, et je repasse une commande de 6 disques Synology que je vais monter en stockage de VM. Quant aux 6 premiers je vais les utiliser dans un second groupe dédié à des sauvegardes secondaires en utilisant un contournement.

Synology

Dans la terminologie de Synology, il existe 3 classes de disques :

  • Compatible : Les disques compatibles ont été testés par Synology et sont certifiés pour fonctionner sans limitation.
  • Incompatible : les disques incompatibles sont « mis sur liste noire » par Synology et ne peuvent pas être utilisés (les disques SMR sont inclus dans ce lot). Rien que du normal.
  • Non vérifié : un disque qui n'a pas été testé par Synology est défini comme un lecteur non vérifié. Ca ne veut pas dire qu'il n'est pas 100% compatible, et ici c'est bien plus contestable.

Les disques non vérifiés sont utilisables dans un état non pris en charge avec les contraintes suivantes :

  • L'état d'un disque non vérifié peut apparaître comme non vérifié dans le gestionnaire de stockage de DSM.
  • Des avertissements s'afficheront lors de la sélection de lecteurs non vérifiés pour créer un pool de stockage.
  • Il est parfois impossible de créer des volumes de type SHR avec des disques non vérifiés.
  • Les pools de stockage contenant des lecteurs non vérifiés peuvent afficher un état de danger pouvant faire peur.
  • DSM peut envoyer des notifications d'avertissement lorsque des lecteurs non vérifiés sont en cours d'utilisation.
  • Les informations sur le lecteur telles que l'état de l'allocation, le nombre de secteurs défectueux, la température, le numéro de série, 4K natif peuvent ne pas être affichées.
  • La prise en charge de Synology sera limitée si le problème de prise en charge peut être lié au lecteur non vérifié (la décision de refuser la prise en charge reste à la discrétion de Synology)
  • L'utilisation de disques non vérifiés n'a aucun effet sur la garantie matérielle de Synology

Bien sur cette liste n'est pas exhaustive et malheureusement Synology est resté vague sur le fonctionnement de leur classification de disques et de SSD. Par exemple…

  • Les disques approuvés comme compatibles pour un modèle de NAS peuvent être non vérifiés pour un autre modèle.
  • Les disques approuvés comme compatibles peuvent voir leur classification changée en incompatible ou non vérifié sans préavis par Synology.
  • La compatibilité du lecteur est liée à la version du micrologiciel du lecteur.
  • Le test des disques nouvellement sortis est souvent retardé de plusieurs mois.
  • Le résultat de ces classifications de disques est que l'achat de disques compatibles est souvent limité à des disques rares dans le commerce, avec des micrologiciels obsolètes, qui sont soit indisponibles à la vente, soit en nombre insuffisant, auprès de fournisseurs non éprouvés, à des coûts non compétitifs.

De manière réaliste, un disque SATA de classe NAS/Enterprise utilisant la technologie CMR devrait convenir. Bien sur tout cela vaut pour les SSD...

Contournements

Dans tous les cas, et quelque soient les disques utilisés, on commence toujours par monter un volume et stresser les disques avant une mise en production, en faisant par exemple de gros transferts de données pendant quelques jours... Et si ça se passe mal on n'hésite pas à renvoyer les disques.

Si ça se passe bien on peut envisager deux contournements, l'un va faire croire que le disque a été vérifié, et l'autre que l'on ne s'occupe pas de vérifications... Et rien ne dit que de futures mises à jour ne rendront pas ce contournement obsolète.

Attention : S'agissant de modifications de fichiers système, vous savez et comprenez ce que vous faites, je décline toute forme de responsabilité, tout comme les personnes qui ont trouvé ces hacks et les ont divulgués sur les forums cités en sources (non, ce n'es pas moi qui ait trouvé !).

Cette mise en garde étant posée, j'ai trouvé deux possibilités :

Première option, ajout du disque dans la liste de compatibilité

On active SSH, on se connecte au NAS et on fait :

sudo-i

Qui va vous redemander le mot de passe pour cette élévation. Enduite on va dans le répertoire idoine :

cd /var/lib/disk-compatibility

Et on repère les fichiers *_host.db et *_host.db.new qu'il faudra éditer, par exemple dans mon cas rs3621rpxs_host_v7.db et rs3621rpxs_host_v7.db.new. Attention, tout ça peut évoluer avec le temps et les révisions. Avant d'éditer, je vous conseille de faire une copie de sauvegarde de l'original et de chercher les information de vos disques avec :

sudo smartctl -i /dev/sdc

Qui devrait retourner quelque chose du genre !

Model Family:     Ultrastar
Device Model:     WDC  WUH721816ALE6L4
Serial Number:    3WJAK3BJ
LU WWN Device Id: 5 000cca 284e0faf1
Firmware Version: PCGNW232
User Capacity:    16,000,900,661,248 bytes [16.0 TB]
Sector Sizes:     512 bytes logical, 4096 bytes physical
Rotation Rate:    7200 rpm
Form Factor:      3.5 inches
Device is:        In smartctl database [for details use: -P show]
ATA Version is:   Unknown(0x0ffc) (unknown minor revision code: 0x009c)
SATA Version is:  SATA >3.2 (0x1ff), 6.0 Gb/s (current: 6.0 Gb/s)
Local Time is:    Tue Oct 18 19:04:29 2022 CEST
SMART support is: Available - device has SMART capability.
SMART support is: Enabled

Ensuite on édite avec VI et ça devrait donner quelque chose de ce genre :

{"model":"WUH721816ALE6L4","firmware":"PCGNW232","rec_intvl”:[1]},

Et si on est pas sur, le mieux est d'aller lire, si on en dispose, ces informations dans un fichier pour un autre NAS ou le disque est indiqué compatible (notamment la dernière information en fin de ligne).

Seconde option, ne pas vérifier la compatibilité

Attention : Il y a de grandes chances que cette manipulation saute lors des mises à jour. Il faut donc la refaire à chaque fois, et toujours en partant du fichier original qui contient d'autres informations qui peuvent évoluer. (Je viens d'en faire les frais lors de l'application de 7.1.1-42962 Update 4, mais c'est probablement le cas de chaque mise à jour).

J'aurais tendance à préférer cette option bien plus simple. Mais ça sous entend que nos disque soient testés et non incompatibles. On passe toujours par SSH et on va éditer ce fichier :

/etc.defaults/synoinfo.conf

Et dans ce fichier on va passer cette ligne de yes à no.

support_disk_compatibility="no"

On peut bien sur éditer le fichier directement avec VI, mais pour ceux qui ne seraient pas à l'aise avec ce dinosaure, je conseille de commencer par faire une copie de sauvegarde de ce fichier dans un partage, de sauvegarder cette copie ailleurs et ensuite de l'éditer avec son éditeur préféré, puis d'aller remplacer le fichier original :

sudo cp /etc.defaults/synoinfo.conf /volume2/Backups/

On édite, et :

sudo cp /volume2/Backups/synoinfo.conf /etc.defaults

On sauvegarde et on redémarre le NAS et nos disques ne devrait plus s'afficher en rouge. Cependant ça ne joue pas sur les unités d'extension.

Conclusion

Synology nous enfume mais ils font de bons produits et je n'ai pas envie de vous dire qu'il va falloir changer de crèmerie. D'autant plus que d'autres fabricants seront surement tentés de faire de même. Pour autant je me poserait la question lors de mes prochains investissement ou conseils.

Dans l'absolu que ces avertissements soient présents, pour de louables raisons, est une bonne chose. Il serait par contre raisonnable que l'utilisateur informé puisse les supprimer, notamment quand un disque est largement reconnue par la communauté. Mais il y a également les mauvaises raisons, comme pour les extensions mémoire ou une barrette Crucial à 100 € fonctionnera parfaitement là ou Synology nous en demande près de 400 ! On pourrait également parler de la collecte de données, pas pire que d'autres...

Une alternative consistera à intégrer du logiciel Open Source (FreeNAS, TrueNAS, etc.) dans des serveurs recyclés disposant d'un bon support disque (HPE par exemple) que l'on trouve à des tarifs intéressant sur le marché du reconditionné. Ca fait du NAS dédié stockage pas cher et fiable. Je précise stockage, car contrairement à ce que veulent nous faire croire les fabricants, il faut, à mon sens, oublier l'idée d'installer tout et n'importe quoi sur un NAS, mais c'est là un autre débat....

Sources

 

Synology et secours à chaud

J'utilise plusieurs gros NAS Synology dont certains dans un data center. De fait pas facilement accessibles, même si chez Scaleway il existe un support de proximité ou l'on peut demander à deux heures du matin au technicien d'astreinte d'aller redémarrer une machine, débrancher un câble ou sortir un disque...

En pleine nuit je me suis retrouvé avec un RS2414RP+ injoignable. Moment d'angoisse assuré. Je demande donc au technicien de le redémarrer. Et s'il a bien démarré, c'est avec un disque en panne. C'est probablement ce redémarrage sauvage qui a provoqué cette panne sur un disque qui devait déjà être fatigué. Quant à savoir pourquoi ce NAS qui tourne depuis des années s'est planté, mystère, les logs étant peu loquaces

Sur ce NAS il y a 12 disques en RAID SHR répartis dans deux groupes de stockage. Chaque groupe utilise 5 disques (4 + 1 en parité) et sur l'ensemble je dispose de 2 disques de secours à chaud (hotspare).

Je pensais naïvement qu'en cas de panne, un des disques configurés en secours à chaud allait prendre automatiquement le relais comme cela se fait sur certains serveurs. Mais il n'en était rien. J'ai alors pensé que ce relais se ferait quand la longue vérification des volumes serait terminée, mais niet.

Le stress montant j'ai alors commencé à fouiller le net sans pour autant trouver l'information idoine. En fait la seule information trouvée étant l'explication d'un utilisateur à qui le support Synology aurait répondu que pour qu'un disque de secours prenne le relais, il faut retirer physiquement le disque du NAS. Peu pratique à distance, même si j'ai pensé un temps demander au technicien d'astreinte de le faire pour moi.

En parcourant les menus j'ai remarqué que l'on pouvait désactiver un disque et au fond d'un forum un utilisateur explique que c'est la procédure pour retirer un disque proprement. Je me suis donc dit que si le disque était désactivé logiquement, le disque de secours devrait prendre le relais. J'ai donc tenté, et c'est visiblement ce qu'il convient de faire car un de mes disques de secours a alors été affecté automatiquement à mon groupe de stockage et la reconstruction est en cours.

Synology a très certainement de bonnes raisons de faire ainsi, mais je trouve leur documentation un peu légère sur ce point et quelques lignes d'explications plus claires m'auraient permises de gagner un peu de temps et de moins stresser. Avoir le choix entre cette façon d efaire et un mode automatique serait bien sur souhaitable ! J'espère donc que ces quelques lignes en aideront certains.

 

Cloud Drives et sécurité

Au fil du temps nous avons pris l'habitude d'utiliser des Cloud Drives. S'ils ont tous été comparés et décortiqués il reste des aspects souvent laissés de coté. La vraie menace aujourd'hui n'est pas tant de perdre ses fichiers mais plutôt de se les faire chiffrer à ses dépends, et dans ces cas comment les récupérer, et surtout les récupérer rapidement.

La majorité des ces offres permettent la synchronisation sélective (ne synchroniser que ce qui est utile) et surtout le travail en ligne avec des web apps. L'avantage de travailler ainsi est qu'aucun crypto virus ne pourra venir vous chatouiller.

Je ne vais pas faire le tour de toutes les offres mais me concentrer sur celles que je connais bien et me pencher sur les environnements Windows et MacOS.

Microsoft OneDrive

Depuis SkyDrive cette offre a beaucoup évoluée. Il existe en fait deux offres, l'une grand public (qui fait partie de l'offre Outlook grand public) et l'autre à destination des professionnels et des entreprises (qui fait partie de l'offre tentaculaire Microsoft 365, et n'est pas achetable à part). Techniquement l'usine qui est derrière est différente, mais dans sa manie habituelle Microsoft les appelle du même nom, et cette pratique confuse n'est pas nouvelle. 

Dans la pratique les deux offres proposent un historique des versions de tous les documents, on peu donc considérer que si un document est vérolé par un crypto virus, il sera toujours possible de restaurer la version précédente. Cette opération peut bien sur être fastidieuse, et là ou Microsoft va plus loin c'est qu'il offre la possibilité de restaurer l'ensemble des fichiers à une date donnée. Ainsi il sera possible de restaurer rapidement tout le contenu. C'est un vrai plus.

Pour la version Entreprise le client permet également de synchroniser localement des librairies de groupe, par ailleurs accessibles via Teams. Et dans ce cas il est également possible de faire une restauration complète à une date donnée.

Google Drive

Chez Google il existe également deux offres. La première pour tout le monde (Google One) et la seconde à destination des professionnels et des entreprises (Google WorkSpace). Le client Sauvegarde et Synchronisation est utilisable sur les deux offres, il permet entre autre de synchroniser localement son drive, mais également de sauvegarder en continu des répertoires de l'ordinateur. C'est ainsi que ma fille, traumatisée par la perte d'une partie de ses cours sur OneDrive Business (sous Mac) les sauvegarde sur Google Drive... Une autre application réservée aux entreprise permet d'utiliser son drive comme un disque supplémentaire. Dans l'offre professionnelle il est également possible de créer des drives partagés qui pourront être accessible aux utilisateurs de la solution gratuite.

A ma connaissance il n'existe pas d'option permettant de restaurer l'ensemble des documents à une date donnée sur l'offre grand public. Par contre l'historisation des fichiers fonctionne sur les deux offres.

Attention : les des offres Google Drive sont en pleine mutation des de nouvelles fonctionnalités sont prévue pour fin avril début mai.

Infomaniak KDrive

Cette offre suisse est à considérer pleinement car full RGPD, US Cloud Act free et avec la garantie que vos données ne seront jamais exploitées. Plus jeune et encore perfectible elle propose comme les autres une offre gratuite et une offre payante plus complète. Une historisation plus ou moins évoluée est au rendez vous mais sans possibilité d'une restauration globale.

A noter que sur les offres de groupe il n'est pas possible à l'administrateur d'accéder aux drives des autres utilisateurs et ainsi les sauvegarder. Donc ok dans un groupe d'indépendants ou la confidentialité de chacun est assurée, mais pas en entreprise.

Un des gros plus de KDrive est toutefois d'être full compatible WebDav, donc accessible sans client et par un Synologie pour par exemple une sauvegarde... (One drive également, mais il faut passer par Internet Explorer, c'est fastidieux, antique et plutôt décourageant...).

Le produit est plus jeune mais vraiment prometteur.

Dropbox

Ca existe encore ? Oui bien sur, mais il y a longtemps que je n'ai pas testé.

Box

Idem

Ice Drive

Un petit nouveau prometteur que je suis en train de tester.

Synology Drive et autres...

Un simple NAS, si possible hébergé, peut constituer une possibilité de cloud drive full privé. Ca fonctionne très bien. Il existe d'autres offres dans ce genre, NextCloud par exemple, mais ce n'est pas l'objet de la réflexion d'aujourd'hui.

Apple Cloud

Un autre monde.

Sauvegarder son / ses cloud drives

Comme on l'a vu tous ces cloud drives offrent des garanties de moyens pour assurer la sécurité de vos données. Mais aucune de ces solutions n'est infaillible et en cas de désastre (un crypto par exemple) la restauration risque d'être fastidieuse. Donc s'agissant de données critiques ou d'utilisateurs exigeants il va falloir s'assurer coté IT d'outils de restauration rapides et faciles à mettre en œuvre. Il en existe une multitude, Par exemple Veeam propose une solution qui nécessite un serveur Windows pour l'exploiter, une autre alternative consiste à utiliser un NAS Synologie et Active Backup pour Office 365 ou GSuite. Ce NAS peut être dans l'entreprise, ou par exemple loué chez Infomaniak qui le propose et ou les débits seront en adéquation avec cet usage. Une sorte d'assurance anti stress pour le responsable IT.

Clients alternatifs

Toutes ces offres proposent leur client propriétaire. Avec le temps ces clients fonctionnent plutôt bien, même s'il reste des lacunes. Que dire de OneDrive toujours en 32 bits là ou Microsoft prône du 64 bits ? Que dire du client Mac OneDrive qui fonctionne enfin (je touche du bois) après des années pour le moins catastrophiques ?

Bref, si on a un usage particulier, ou si on utilise plusieurs services en parallèle, il est tout à fait possible de passer par des clients alternatifs comme MountainDuck (Mac et Windows) ou RaiDrive (Windows). Ce n'est pas un conseil, mais une alternative possible. Il en existe d'autres bien sur, et les plus barbus s'orienteront naturellement vers RClone.

 

Cloud Storage

Mise à jour août 2019

Les NAS c’est bien, mais ça reste faillible et ce n’est pas extensible à l’infini. Donc on finit par acheter un second NAS pour faire la sauvegarde du premier, ou de nouveaux disques. C'est sans fin. Plutôt que d’entretenir des NAS de prod et des NAS de sauvegarde et continuer à acheter des disques regardons le cloud. Il s’agit de stocker des fichiers exploitables ou des sauvegardes. Mais on verra que l’on peut aussi s’en servir de disque. Je vais vous livrer mes réflexions, dans un cadre DIY adaptable en mode professionnel. Ce sont des notes, donc c’est un peu en vrac et je vous invite à commenter vos expériences.

Les fournisseurs possibles

  • OneDrive Business. Ils peuvent les offrir leurs 5 TO, car ce n’est pas très rapide et surtout le débit est très aléatoire,
  • Même réflexion pour OneDrive, Dropbox, ce n’est pas vraiment fait pour ça. Amazon Drive était intéressant en illimité, mais c’est terminé. Et ne me parlez pas de Hubic ou je vois rouge !
  • Google Drive. C'est la bonne surprise. Les débits sont bons, voire très bons et en prenant une GSuite Business on se retrouve avec un stockage illimité (théoriquement à partir de 5 users, mais dans la pratique c'est OK avec un seul).
    • Attention, il existe une limite de 750 GO en upload, mais il est possible de la contourner en partageant un "Drive partagé" avec d'autres comptes Google
    • Google Drive est reconnu par Synology Hyper Backup et Cloud Sync ce qui offre des perspectives.
    • Attention lors des scan avec Plex ou Emby qui peuvent conduire à des ban temporaires. Il existe des contournements et astuces avec PlexDrive et autres astuces (1 | 2 | 3 | 4)
    • Attention à localiser dès le départ les données en Europe afin de limiter la latence. Il est possible de le faire plus tard mais le processus sera alors très long s'il y a beaucoup de données.
  • Online c’est coûteux et techniquement pas adapté (iSCSI par exemple), Depuis 2019 il existe une offre S3 hébergée en France pour 10 € le TO.
  • OVH en OpenStack Swift revient à 10 € / le TO + le trafic sortant au même prix, en espérant que ça ne ressemble pas à Hubic… Ça peut être intéressant car c’est en France si on veut être full RGPD.
  • Azure Storage on n’en parle même pas dans ce cadre car trop coûteux.
  • Amazon S3 est top et plus abordable pour de la sauvegarde avec Glacier, mais ça reste coûteux.
  • C’est Wasabi qui m’a poussé vers le Storage cloud. C’est très abordable. Il n’y a pas de frais de de transfert, c’est donc le plus intéressant. Leurs Data center sont aux Etats-Unis, mais l’ouverture en 2019 d’un site aux Pays Bas les rends conformes RGPD. Et rien n’empêche un petit chiffrage à la volée… Leur tarification est très simple : 1 TO c’est $ 4.99 / mois, sans frais annexes.

J'avais donc le choix Wasabi, puis GSuite Business en 2019. il faut maintenant tester et trouver les bonnes solutions logicielles pour y transférer les différents types de données et les utiliser. Il existe plusieurs usages possibles, de la sauvegarde pure s’un serveur ou d’un NAS, voire d’une sauvegarde secondaire hors site pour des questions de sécurité ou de données qu’il faudra pouvoir exploiter en direct. Pour une reprise après incident il faudra prendre en compte le temps de téléchargement pour rapatrier rapidement un gros volume de données. Ce temps est bien sur étroitement lié à la bande passante disponible sur le site. Donc oubliez ces solutions si vous devez vous contenter d’une ligne internet famélique et que vous avez un gros volume à traiter.

Comme Wasabi est compatible S3 on peut jouer avec tous les outils initialement proposés pour AWS S3, j’en ai testé des douzaines mais je n’en citerais ici que quelques un.

Transfert et exploration de fichiers

  • RClone : C'est le couteau suisse. Et combiné à RClone Explorer c'est la solution idéale qui répond à quasiment tous les besoins en ligne de commande.
  • Synology Cloud Sync : Idéal avec un NAS de la marque. Sauf qu'il oublie parfois des fichier, notament sur OneDrive.
  • DragonDisk : Un explorateur gratuit mais lent qui peut dépanner.
  • CyberDuck : Un peu plus rapide mais impose un MD5 lent. Evolutions à évaluer.
  • Filezilla Pro : Compatible S3 et autres clouds c’est une bonne solution qui ne changera pas les habitudes.
  • Bvckup : le must pour de la synchronisation locale n’est pas adapté à ce genre de situation (uniquement SMB et pour l’instant mais des évolutions sont prévues).
  • CloudBerry Explorer : Ça c’est la bonne surprise : 30/70 MB/sec en up sur Wasabi en S3, un peu moins sous OVH en OpenStack, et encore moins sur OneDrive Business mais ça reste le plus rapide. Autant dire que ça change tout car dans tous les cas c’est la solution la plus rapide pour faire du UP, quel que soit la destination !

Sauvegardes

Plusieurs combinaisons existent et si l’on dispose d’un NAS Synology on peut sauvegarder les serveurs et PC avec Active Backup, ou Veeam et ensuite uploader tout ça vers le cloud avec Cloud Sync ou Hyper Backup…

  • Pour sauvegarder directement un PC, un Mac ou un serveur vers du S3 j’ai trouvé ARQ Backup particulièrement efficace et simple. Mais il existe plein solutions comparables.
  • Pour sauvegarder des NAS Synology j’avais testé Synology C2. C’est bien emballé et pas très cher avec historisation, cryptage et déduplication. Si on cherche à restaurer sur un nouveau Synology c’est très bien et on peut restaurer avec une bonne granularité (fichier, ou arbo, ou sous arbo à une date donnée. Sauf qu’en cas de crash on a rarement un second NAS sous la main avec les bons disques et on peut avoir besoin rapidement de certains fichiers. Synology à donc prévu une interface web de restauration qui hélas ne permet que de restaurer individuellement les fichiers, et d’après leur support ils n’ont pas de plans à court terme pour faire mieux. Et ça se comprend, leur recommandation étant d’acheter un nouveau NAS, d’en avoir deux et surtout d’utiliser C2 Disaster Recovery qui permettra de virtualiser le NAS sauvegardé dans leur DC. C’est top mais là on ne joue plus dans la même cour coté tarifs. Mon alternative consiste à sauvegarder vers Wasabi avec HyperBackup. En cas de besoin on peut restaurer avec Hyperbackup et si ce n’est pas possible on peut toujours accéder aux données via un CloudDrive et de lancer HyperBackup Explorer sur PC pour restaurer et décrypter ce que l’on veut depuis Windows, MacOS ou Linux.

Synchronisation

La synchronisation va permettre de disposer sur le cloud de données directement exploitables, contrairement à la sauvegarde qui chiffre et historise les données. C’est un usage différent pour des données bien souvent différentes. Si certaines solutions comme CloudBerry sont utilisables de façon interactive, CloudSync sur Synology est ce que j’ai trouvé de plus efficace pour maintenir un volume de données conséquent synchronisé entre un NAS et S3. CloudSync sait utiliser pratiquement tous les fournisseurs. On peut également s’en servir en mode transfert pour uploader des répertoires que l’on supprimera ensuite, il y a beaucoup d’options possibles. Et bien sur il ne faut pas oublier RClone !

Utilisation en direct

Au-delà des sauvegardes dont la restauration est ponctuelle et des transferts de fichiers que l’on pourra effectuer avec les logiciels vus plus haut, il peut être intéressant d’accéder directement aux fichiers comme s’il s’agissait d’un simple volume sur le réseau local. Et c’est là qu’interviennent les « cloud drive ». Contrairement aux clients OneDrive, Google drive ou Dropbox, les « cloud drive » ne font pas de synchronisation locale mais rendent disponible directement les fichiers distants.

  • ExpandDrive : des gens du Mac qui font du Windows, joli mais ça déconnecte, la fille du support est très gentille et doit savoir faire du bon café…
  • NetDrive : j’avais acheté et eu des résultats mitigés. La mise à jour coûte le prix de ce que j’avais alors payé.
  • StableBit : je le cite car parfait et très intéressant pour créer un volume sécurisé dans un cloud, mais ça ne correspond pas au besoin.
  • MountainDuck : c’est ce que j’ai trouvé de plus solide en S3 sur Wasabi,  OpenStack Swift, mais aussi en WebDav. En plus on peut facilement partager des liens de fichiers depuis l’explorateur Windows qui seront téléchargeables depuis la source en https sur un temps limité.  La licence est abordable et permissive, elle permet d’utiliser le logiciel sur plusieurs machines des lors que c’est le même utilisateur.
  • CloudBerry Drive S3 : à tester, mais il n’est compatible que S3 ce qui peut être restrictif. Si les performances sont aussi bonnes que CloudBerry Explorer les 79$ de la version serveur peuvent être un bon investissement pour utiliser Veeam sur Wasabi en attendant une solution intégrée.
  • RClone : Il permet de monter un volume distant directement sur Linux, sous Windows il faudra ajouter WinFSP et on pourra également servir de RClone Tray.
  • Pour Google Drive le plus simple, efficace et gratuit consiste à utiliser Google File Stream qui travaille online / offline et conserve un cache et un index. 

Je ne conseille pas trop de faire des travaux complexe directement sur les fichiers ainsi accessible. Mais en lecture ou en streaming direct ou via Emby ou Plex c’est parfait.

Débits

J’ai fait quelques tests ponctuels en upload pour me donner une idée (CloudSync, CloudBerry, etc.). En download les débits sont à minima identiques mais bien souvent plus importants.

  • Up Online DC vers Wasabi S3 : 30/90 MB/sec
  • Up Online DC vers OVH OpenStack : 30/40 MB/sec
  • Up Online DC vers Google Drive : 80/100 MB/sec (RClone)
  • Up Online DC vers OneDrive Business : 3/30 MB/sec (par beau temps) ce n’est pas non plus sur le papier une solution comparable, juste un détournement.

Réflexions

  • SMB 3. On n’y pense pas toujours, mais on peut utiliser SMB 3 via Internet afin de permettre à un PC ou serveur d’accéder à un NAS avec d’excellents résultats entre un NAS (j’ouvre le port 445 sur le NAS et via le firewall je limite la connexion à l’IP de la machine cliente). Ça peut aussi être une bonne solution pour du backup.
  • Cloudberry Labs à des solutions de sauvegarde Cloud qui peuvent être intéressantes car ils savent très bien gérer le débit sur le cloud.
  • Veeam propose une solution packagée nec plus ultra de sauvegardes de VM. OVH est partenaire. C’est très bien, mais rapidement coûteux. (15 € VM à 1 TO max). Depuis le 9.5 U4 on peut également exporter les anciennes sauvegarde vers du S3.
  • Veeam (9.5 update 4) est en 2019 compatible S3 et OpenStack ce qui va changer la donne…
  • NetBalancer est une découverte intéressante pour voir ce qui se passe sur un serveur exposé. La version freeware est suffisante.
  • Google Drive comme OneDrive convertissent les vidéos de façon à ce qu'elles soient lisibles sur les clients web, sans altérer les originaux (à vérifier).
  • De façon générale je recommande RClone pour transférer de gros volumes...

Voilà, vos réflexions et observations sont bienvenues...